Depuis quelques semaines, toutes les écoles du pays sont sollicitées afin quelles organisent les concertations « LEcole, faisonsla ensemble ». Selon le ministère, lobjectif de la démarche serait de « Faire émerger dans le cadre de concertations locales des initiatives nouvelles de nature à améliorer la réussite, le bienêtre des élèves et à réduire les inégalités ».

Notons tout dabord que le ministre et son gouvernement, qui nous proposent de « faire lEcole ensemble » :
entendent nous interdire de partir en retraite avant 65 ans ;

ne consentent quà une augmentation de la valeur du point dindice de 3,5% alors que linflation pourrait atteindre 8,5% en décembre ;

conditionnent une pseudorevalorisation pour les enseignants à des tâches supplémentaires ;

suppriment 1117 postes pour la rentrée 2023 dans le 1er degré à grands coups de 493 à lAssemblée nationale ;

continuent de supprimer des places dans les établissements sociaux et médicosociaux aggravant ainsi les ravages de linclusion systématique ;

maintiennent les AESH sous le seuil de pauvreté.

Difficile de « faire lEcole » avec ces genslà !

Doù vient ce dispositif ?

Sappuyant sur les 500 millions deuros prévus dans le budget de lEducation nationale pour lélaboration de projets dits « dinnovation pédagogique » en présence des parents et des élus, des IADASEN et IEN incitent vivement les écoles à sinscrire dans ce dispositif. Mais de quoi sagitil précisément ?

Le président Macron lexpliquait lors de son discours du 25 août 2022 à Marseille :
« Ce que je veux que nous puissions faire, à la lumière de ce que nous avons tenté, commencé et que nous sommes en train de réussir, je le dis avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance pour celles et ceux qui en sont les acteurs à Marseille, c’est une méthode nouvelle qui part du bas.

Ce travail doit permettre à toute la communauté éducative de bâtir un projet au niveau de l’établissement et après peutêtre den avoir, de manière plus large, au niveau de ce qui est un bassin de vie, autour des directrices et directeurs d’établissement, avec les enseignants, avec aussi les parents d’élèves, avec les partenaires associatifs qui sont en charge du périscolaire, avec évidemment nos élus locaux qui vont jouer un rôle essentiel dans cette aventure, au sens noble du terme, pour bâtir leurs projets au plus près des besoins de leurs élèves. Ce qui veut dire, donner plus dautonomie aux établissements dans leur organisation, dans les recrutements. »

Ce que le président Macron a annoncé dans son discours et ce que le ministre Ndiaye essaie de mettre en place, ce nest ni plus ni moins que la généralisation de lexpérimentation marseillaise contre laquelle le SNUDIFO a organisé la mobilisation.

Rappelons que lexpérimentation marseillaise ce sont :
des financements pour les écoles dont les projets construits avec les partenaires et les collectivités locales sont retenus, rien pour les autres ;

un profilage de tous les postes dadjoints et un recrutement de ceuxci par des commissions intégrant les directeurs décole, pour sassurer quils sont « motivés » par le projet.

Le SNUDIFO attire lattention sur le piège tendu via ces concertations « Notre Ecole faisonsla ensemble ».

Une forte menace pèse en effet sur le statut des enseignants des écoles qui sinscriraient dans un tel dispositif avec notamment un risque de profilage des postes et de recrutement via une commission en présence des directeurs décole, comme à Marseille.
Le SNUDIFO défend lEcole de la République contre lécole des projets territorialisés !

Il sagit dune véritable offensive contre lEcole de la République à laquelle le président Macron oppose une école territorialisée de projets locaux et de contrats dobjectifs, soumis aux évaluations décoles et associant la « communauté éducative » (parents, élus locaux et associations) Cest une menace imminente contre notre statut de fonctionnaire dEtat.
Oui, toutes les écoles ont besoin de moyens supplémentaires pour assurer linstruction de tous les élèves du pays dans les meilleures conditions ! Mais ce que propose le ministre, cestàdire un financement école par école via des projets de territorialisation, cest exactement linverse !

La meilleure manière de répondre aux besoins de toutes les écoles de la République serait :
de créer les postes denseignants fonctionnaires nécessaires pour diminuer les effectifs par classe, pour assurer le remplacement des enseignants absents et augmenter le nombre denseignants spécialisés ;

daugmenter les salaires des personnels a minima à hauteur de linflation.

Rappelons que le ministre a confirmé le volontariat pour la mise en place de ces concertations. Le SNUDIFO sera vigilant quant aux pressions qui seraient faites sur les personnels.
Le SNUDIFO refuse cette logique des concertations territoriales qui entrainera de nouvelles expérimentations et dérèglementations et réaffirme son exigence dabandon de lexpérimentation marseillaise. A lEcole territorialisée que veut achever le président Macron, le SNUDIFO opposera toujours ses revendications de défense delEcole de la République.

Il invite les personnels à se saisir du vote FO aux élections professionnelles pour adresser un message clair au gouvernement de rejet de ses contreréformes et de défense de lEcole publique.

Retrouvez le communiqué du SNUDI FO : Cliquez ICI

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